* Yvonne Calsou

Du 13 au 27 juillet
tous les jours de 15 h à 19 h
Presbytère

À travers mon travail artistique, j’aime questionner ce qui fait image, ce passage de l’informe à la forme. A l’encre, je travaille avec des gestes simples : le dépôt, le retrait ou la diffusion aléatoire de l’encre, toujours dans un rapport à la photographie par l’utilisation du cadrage, du noir et blanc, des effets de sur- ou sous-exposition. Dans mes vidéos sonores, je joue de l’interaction du son et de l’image à voir ou imaginer.

Jeu de contraste entre ombre et lumière, silence et son, mes productions plastiques cherchent à faire vivre l’art comme une expérience sensible. Elles sollicitent l’imaginaire du spectateur, lui demandant de déchiffrer l’ambiguïté de ce qui est donné à voir, percevoir et ce qui fait sens.

Pour les Estivales Lagorre,  j’ai choisi de présenter des extraits de plusieurs séries.

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Nocturnes :
Dans cette série, tel un oxymore,  la lumière est le véritable sujet et son pendant, l’obscurité,  le lieu-même de projection symbolique, entre dramatisation et mise en lumière. Nocturne est une invitation à explorer un paysage onirique, peuplé de souvenirs surgis du chaos de la mémoire, images d’enfance, « inquiétante étrangeté » où la nature se fait écran et  lieu de nos projections intimes et la peinture, espace du sensible.

Houles:
vues partielles, entrées en matières, où l’eau se joue de sa représentation (évocations lointaines de La vague de Courbet , ou encore des Jeux d’encre de Zao Wou-Ki), de sa nature liquide, de son émergence sur le support où fluidité et éclaboussure, symbolisent l’élément vital. Force et poétique de l’expression se conjuguent à celles de la nature, entre suite et narration, et le vide s’immisce tout en nous faisant « entrer » dans le plein de la matière en mouvement.

Portraits d’arbres :
si le nom de la série n’est pas sans rappeler une certaine personnification à l’œuvre, la forme se joue du fond comme le fond de la représentation. Le blanc, entre effacement et lieu de l’émergence, fait corps à la matière de l’encre diffuse. Ainsi le processus se révèle à l’instar d’une forme nouvelle, arbres ou platanes –  arbres silhouettes,  arbres troncs, arbres moignons, arbres élagués, ébranchés, arbres décharnées et meurtris, arbres peints et dépeints –  l’encre se fait sève et circule dans le blanc  du papier. Portraits d’arbres, entre représentation et impression – dont on garde en mémoire le blanc et le non-fini des aquarelles et dessins de Cézanne – , entre carnets de nature, visions naturalistes et planches anatomiques, cette série invoque plusieurs temps de regard, mettant ainsi à nu une profondeur qui révèle le caractère de leur fragile condition.

Polyflore :
Cette série est basée sur le motif de la fleur et explore la notion de Vanité au XXIème siècle. Le processus de création est basé sur un retrait de l’encre pour faire émerger l’image, ce retrait de matière produisant des fleurs qui semblent s’étioler et se flétrir. Ce geste de création  matérialise de nos jours ce que disait  déjà la poétique du xvième siècle: « Mignonne, allons voir si la rose… ».

site de Yvonne Calsou : www.yvonne-calsou.blogspot.fr

 
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